Bienvenue dans notre nouveau chapitre, où on se penche sur le parcours inspirant de Marion Mégly. Marion n’est pas seulement une dentiste investie dans sa discipline, l’endodontie, elle a aussi une expérience de l’autre côté du fauteuil, ce qui a profondément enrichi sa manière d’approcher ses patients. Elle partage avec nous comment son propre vécu des soins dentaires a éclairé sa pratique, renforçant l’importance cruciale de l’écoute et de l’empathie dans le soin dentaire. Plongeons ensemble dans son récit.
Comprendre de l’intérieur
Marion nous raconte comment une série de traitements dentaires, suite à un accident négligé dans son enfance, a changé sa perspective sur son métier. Vivre ces épreuves l’a amenée à ressentir ce que ses patients endurent, transformant sa pratique en une écoute plus attentive et une approche plus humaine.
« Déjà, gérer ses propres émotions, ce n’est pas simple, mais quand il faut en plus gérer celles des patients, qui ne sont pas forcément rationnelles, une émotion, ça nous submerge, ça vient comme ça, on ne peut pas expliquer pourquoi, c’est compliqué. Donc, je me suis rendu compte qu’il y avait certains patients comme ça qui étaient beaucoup plus expressifs que d’autres. Et puis, pour moi aussi, cette connexion qu’on peut avoir avec le patient dans le sens où tout se transmet, une équipe stressée autour du patient va stresser un patient, un patient stressé va nous stresser, c’est comme si on était dans cette petite bulle autour du fauteuil, comme si tout était un peu décuplé. Moi, je ressens les choses fortement comme ça. Et il fait un bond, on fait tous des bonds, on est tous connectés au corps, par la bouche et par ces émotions-là. »
Marion Mégly
Plus qu’un soin, une écoute
La clé d’une relation de confiance
Ce que Marion met en avant, c’est que soigner, c’est bien plus qu’intervenir techniquement. C’est entendre ce que les patients vivent, c’est décrypter leurs émotions, parfois leurs peurs, et bâtir un véritable lien de confiance. Elle partage quelques situations dans lesquelles cette écoute a fait toute la différence, pour elle comme pour ceux qu’elle aide.
« J’évoquais l’autre jour cette expérience de ce père agressif qui était venu au cabinet et qui avait un peu choqué toute notre équipe de soins parce qu’il n’en pouvait plus de voir sa fille souffrir, sur laquelle j’avais fait un coiffage pulpaire et qui vraisemblablement ne fonctionnait pas, sauf qu’on n’avait pas pris la mesure de l’ampleur de la souffrance de la jeune fille que j’avais vue la veille, et je lui avais dit « bon, effectivement, ça ne semble pas fonctionner, mais on va faire la pulpectomie ». Le contexte faisait que je ne pouvais pas la faire tout de suite, et donc, il a déboulé vraiment furibond avec des menaces de tout péter dans le cabinet, en criant à la salle d’attente que j’avais fait une erreur médicale. Et cet épisode-là, il m’a tétanisé, mais il m’a fait m’ouvrir sur comment je pouvais, moi, mieux gérer mes relations aux autres, comment je pouvais mieux comprendre leur schéma, leur façon d’être. Je me suis formée dans la formation de gestion des conflits en milieu professionnel, et puis, après tout le volet, un peu, justement, émotions. Et au final, je lui ai dit merci, parce qu’il m’a renvoyé quelque chose où, moi, je ne me sentais pas bien, je me sentais vulnérable, mais qui m’a permis de me dépasser. »
Marion Mégly
L’impact bien au-delà de la bouche
Soigner la personne, pas juste les dents
Marion souligne l’effet profond que les traitements dentaires peuvent avoir sur les patients, bien au-delà de l’aspect physique. Elle parle de l’importance de reconnaître les impacts psychologiques et énergétiques des soins, plaidant pour une approche plus globale qui considère le patient dans son entièreté.
« Je suis quelqu’un qui sourit beaucoup. Donc, du coup, ce n’est pas facile. Il faut faire avec cette nouvelle image de soi. Ce que je disais quand on m’a enlevé mes incisives il y a dix ans et qu’on m’a mis des implants. Moi, je ne me reconnaissais pas dans la glace. J’avais vraiment l’impression que ce n’était pas moi. À chaque fois que je voyais en train de sourire, je me disais que ce n’était pas moi. Bon là, depuis un an, mon sourire n’arrête pas de changer. Maintenant, je ne le regarde plus. Mais c’est vrai que toute cette dimension du sourire, pour moi, c’est la relation à l’autre aussi et c’est l’image de soi, de ce que ça renvoie. Je me suis rendu compte de l’impact que ça avait physiquement sur mon corps. Je me suis sentie vraiment en perte d’énergie complète. J’avais l’impression que ça me coupait les ailes, parce que j’avais plein de projets … »
Marion Mégly
Conclusion
L’histoire de Marion Mégly nous rappelle que derrière chaque patient, il y a une personne, avec son histoire, ses émotions. En partageant son expérience, Marion nous invite à enrichir notre pratique par plus d’humanité et d’écoute. C’est une belle leçon pour tout professionnel de la santé, un rappel que le soin va bien au-delà de la technique, touchant à l’essence même de ce que nous sommes.
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J’espère que cette série aura éveillé votre curiosité et souligné l’importance de la profondeur de la relation patient-praticien telle que vécue par Marion Mégly. Pour explorer ces thèmes plus avant, je vous encourage à écouter cet épisode avec Marion dans son intégralité. Pour ne rien manquer de nos futures discussions enrichissantes, abonnez-vous à notre chaîne et inscrivez-vous à notre newsletter.