Autant de questions qui m’ont conduite à pousser la porte du centre de soins odontologiques de l’Hôtel-Dieu de Toulouse pour passer une journée auprès de Jean-Noël, son équipe et ses étudiants.
Lorsque nous choisissons des métiers de soin, à part quelques rares exceptions, c’est déjà que nous avons un niveau élevé d’empathie. Mais des études récentes auprès d’étudiants en médecine ont montré que celle-ci déclinait au fil des années d’études et du contact avec les patients.
Voici le lien pour les curieux et les plus courageux https://journals.lww.com/academicmedicine/fulltext/2011/08000/empathy_decline_and_its_reasons__a_systematic.24.aspx
Pourquoi ? Par manque de cohérence entre les valeurs mises en avant par notre société (bienveillance, empathie etc…) et la réalité.
Quelles solutions pour aider les étudiants et les futurs professionnels en devenir, à conserver, voire accroître cette qualité indispensable ? En créant un modèle autour de cet outil clinique qui nécessite d’être structuré collectivement.
C’est ce dont nous avons longuement parlé avec Jean-Noël Vergnes, professeur des universités et praticien hospitalier à la faculté de Toulouse.
En plus d’être responsable du site odontologique de l’hôtel-dieu de Toulouse, il est également :
- Post-doctorant et professeur adjoint à Montréal, à l’université Mc Gill, où il s’est particulièrement sensibilisé à l’approche centrée sur la personne.
- Chercheur en santé publique et en épidémiologie.
- Membre du collège national des chirurgiens-dentistes universitaires en Santé publique.
Enfant, il rêvait de partir à la conquête du monde à l’image de son idole, Jean-Louis Etienne, médecin et explorateur. En 1998, il fait partie des 6 lauréats de la bourse aventure Jean-Victor Toigne, parrainé par Jean-Louis Étienne, qui lui permet de partir en Angleterre vivre sa première expédition. Un an plus tard, grâce à la qualité du rapport qu’il a rendu suite à ce premier périple, il s’envole pour une autre aventure, cette fois en Chine.
Il n’avait pas la vocation de soigner, mais petit à petit, il a appris à devenir soignant, grâce à la recherche en bio statistique. Cette découverte du modèle bio-psycho-social et de l’approche centrée sur la personne, il l’a faite sous l’impulsion de Christophe Bedos, professeur à l’université de Mc Gill.
À cette triple casquette, enseignant-chercheur-clinicien, il faut lui ajouter celle de triathlète puisque Jean-Noël participe régulièrement à des ironman ; pas pour le goût de la compétition, mais plutôt pour une certaine philosophie de vie et l’équilibre que lui apporte la pratique de ces 3 disciplines très complémentaires que sont le vélo, la course à pied et la natation.
L’écoute de cet épisode devrait vous décomplexer et vous réconcilier avec votre rôle de soignant ! En tout cas, c’est tout ce que je vous souhaite ?
Dans cet épisode, nous avons parlé :
👉 De médecine narrative, concept développé par Rita Charon dans les années 2000
👉 De pathographie (je vous renvoie vers le compte instagram d’une étudiante en médecine qui sensibilise aux différentes formes de handicaps grâce à des illustrations : Draw your fight)
👉 De l’importance d’intégrer les aspects psycho-socio aux aspects biologiques dans les conférences.
👉 De l’urgente nécessité de changer de paradigme (passer d’un modèle biomédical exclusif à un modèle incluant les aspects bio-psycho-sociaux de la personne).
👉 De la crise des vocations hospitalo-universitaires.
👉 De cette caractéristique des temps modernes de toujours chercher l’excellence qui ferme des portes (Référence à Edgar Morin, sociologue et philosophe français)
👉 Du réseau ReCOL, réseau libéral de recherche en odontologie
👉 Du mouvement culture santé dont fait partie Jean-Noël, de même que Nicolas Dritsch (épisode 42) et Marie-Hélène Haye (épisode 36).