Burn-out du dentiste : 7 conseils concrets pour s’en prémunir avec Clotilde Dusoulier

Grâce à la série d’épisodes du podcast « Entretien avec un dentiste » sur le burn-out, nous en savons plus sur le fléau de l’épuisement professionnel. Cette maladie qui touche tout particulièrement les acteurs du soin dentaire a des causes, des signes d’alertes et des symptômes. S’en sortir nécessite un réel accompagnement. Afin d’aller plus loin dans mon investigation sur le burn-out du dentiste, j’ai voulu vous proposer des outils concrets pour vous en prémunir. Pour cela, j’ai fait appel à Clotilde Dusoulier, créatrice du programme « Change ma vie ». Voici les 7 conseils que vous découvrirez en détail dans ce nouvel épisode de podcast.

1 : Tester le flot de pensée, un outil contre le burn-out du dentiste

Les den­tistes et assis­tants den­taires qui cherchent com­ment alléger leur charge men­tale peu­vent com­mencer par tester le « flot de pen­sées ». Le principe est sim­ple : « de préférence en début de journée, pren­dre 5 min pour sim­ple­ment not­er, par écrit, toute notre météo intérieure ». Il s’agit là de toutes les pen­sées qui nous occu­pent l’esprit.

« Ça, ça per­met de pren­dre une pre­mière dis­tance d’observation. […] Trou­ver cette légère dis­tance d’ob­ser­va­tion, ça per­met déjà de com­pren­dre que nous ne sommes pas nos pensées. »

2 : Aborder positivement ce qui nous arrive avec le modèle de Brooke

Ce sec­ond out­il de bien-être per­met notam­ment de mieux appréhen­der les réac­tions que nous avons face à un événe­ment extérieur.

« Ce qu’il se passe à l’ex­térieur de moi n’a pas d’im­pact sur com­ment je me sens… Tant que je n’ai pas eu une pen­sée au sujet de ces cir­con­stances. Pour la plu­part des gens, la pen­sée qu’on a au sujet des cir­con­stances fuse de façon com­plète­ment automatique. »

Cet out­il peut aus­si servir à mieux accueil­lir la ten­sion que l’on peut sen­tir à l’arrivée d’un patient. La mau­vaise répu­ta­tion de notre pro­fes­sion nous amène à y être régulière­ment con­fron­tés. Appren­dre à la gér­er est aus­si une façon de se pro­téger con­tre l’épuisement pro­fes­sion­nel courant dans notre profession.

3 : Alimenter soi-même son besoin de reconnaissance

Le manque de recon­nais­sance en lien avec la mau­vaise répu­ta­tion de notre méti­er est un élé­ment récur­rent dans la sur­v­enue du burn-out du den­tiste. Pour en savoir plus, ren­dez-vous sur l’épisode du pod­cast trai­tant des prémices de l’épuisement pro­fes­sion­nel dans notre pro­fes­sion den­taire.

Clotilde nous explique que la recon­nais­sance doit avant tout être ali­men­tée par soi-même. Sans cela, nous pour­rions recevoir des com­pli­ments de tous nos clients que ça ne suf­fi­rait pas. 

« Cette qual­ité de la rela­tion de soi à soi est vrai­ment cen­trale. […] Si on a, au quo­ti­di­en, ce dis­cours, d’appréciation, de val­i­da­tion et d’encouragement, […], on peut enten­dre ce que les autres nous dis­ent. Par con­tre, si on n’a pas de ce dis­cours-là, rien de ce que les autres peu­vent dire ne peut combler ce manque de val­i­da­tion entre soi et soi. »

4 : Analyser son perfectionnisme pour qu’il ne soit pas nuisible

Le per­fec­tion­nisme est sou­vent issu d’une peur, qui engen­dre un besoin de con­trôle. Clotilde nous pro­pose de nous observ­er puis de faire la part des choses. L’épuisement pro­fes­sion­nel peut être lié au per­fec­tion­nisme si celui-ci débor­de partout dans notre quo­ti­di­en. Cepen­dant, c’est une qual­ité au moment de la réal­i­sa­tion d’un soin !

« L’idée, c’est de ne pas emporter ça partout ailleurs. S’il y a une erreur dans une prise de ren­dez-vous, […] ou s’il n’y a plus de savon dans les toi­lettes, il est bon d’essayer de se dire que « ma vie n’est pas en dan­ger, le cab­i­net n’est pas en dan­ger, les patients ne sont pas en danger ». »

5 : Apprendre à dire non… Pour pouvoir dire oui aussi

Ne pas réus­sir à dire non peut être une com­posante majeure de l’épuisement pro­fes­sion­nel, tout par­ti­c­ulière­ment dans le monde du soin. Une par­tie de la grande quan­tité de burn-out de den­tiste que l’on con­state aujourd’hui est liée aux con­séquences du manque de per­son­nel dans le monde médical.

« L’idée, c’est de se dire : en dis­ant non à cette per­son­ne […], en réal­ité, je dis oui à quoi ? À une équipe qui n’est pas sur­chargée, à un cab­i­net en bonne san­té ? À des soirées qui me per­me­t­tent de me ressourcer […] et de repar­tir le lende­main en ressen­tant de l’énergie […] ? Je dis oui à mes patients du lende­main que je vais effec­tive­ment recevoir. »

6 : S’accorder chaque jour un temps pour évacuer et éviter l’épuisement professionnel

Pour éviter d’exploser (ou d’imploser !), le con­seil de Clotilde est de veiller à laiss­er sor­tir nos émo­tions au fil de l’eau.

« Les émo­tions qui sont déclenchées dans notre corps par les pen­sées qu’on a, ont une réal­ité phys­i­ologique. Si on ne fait que met­tre ça dans une boîte, […] et bien la boîte se rem­plit, se rem­plit et au bout d’un moment, ça explose. »

« Il y a effec­tive­ment des moments durant lesquels il faut met­tre ses émo­tions en sour­dine […]. Néan­moins, les pro­fes­sion­nels de san­té restent des êtres humains avec une vie émo­tion­nelle qu’ils peu­vent avoir la capac­ité à met­tre en pause, mais tem­po­raire­ment. Il faut vrai­ment créer des moments dans la journée […] durant lesquels vous pou­vez vous deman­der : com­ment ça va, com­ment tu te sens. »

7 : Bien définir ce que nous souhaitons comme équilibre vie pro-vie perso

Pour clô­tur­er cette liste de 7 con­seils et out­ils con­tre le burn-out du den­tiste, Clotilde évoque un élé­ment essen­tiel d’un bon équili­bre vie pro/vie per­so. Il s’agit, en pre­mier lieu, de savoir quelle déf­i­ni­tion nous don­nons à cet équilibre !

« On peut com­mencer par faire sim­ple­ment une ébauche, et se dire : « je pense que ça pour­rait ressem­bler à ça ». Ensuite, on fait le jeu des 7 dif­férences. […] Quels sont les change­ments qu’il faudrait apporter pour me rap­procher de cette vision que j’ai pour mon équili­bre de vie ? […] Ensuite, com­mencer peut-être par le plus facile. En se rap­prochant de cette vision, on peut l’affiner au fil du temps. »

Pour aller plus loin contre le burn-out du dentiste et découvrir les outils de Clotilde Dusoulier

Pour ceux qui souhait­ent décou­vrir plus en pro­fondeur le tra­vail de Clotilde Dusouli­er et de l’équipe de « Change ma vie », voici une courte présentation.

« Change ma vie », c’est un pro­gramme de coach­ing inno­vant, qui per­met à ses mem­bres de cul­tiv­er leur épanouisse­ment et d’avancer avec con­fi­ance vers leurs objec­tifs. Le but de l’équipe, c’est de trans­met­tre au plus grand nom­bre les clés pré­cis­es et con­crètes qui per­me­t­tent de mieux se com­pren­dre, pour mieux con­duire sa vie et l’aimer pleine­ment. Les per­son­nes accom­pa­g­nées appren­nent à :

  • dévelop­per la vision riche et vivante de leur vie choisie ;
  • faire la clarté sur les étapes qui leur per­me­t­tront de la matérialiser ;
  • soutenir leur élan pour s’en approcher tous les jours.

Pour décou­vrir cet univers, vous pou­vez aussi :

Nous tenons cepen­dant à pré­cis­er que si vous êtes au cœur d’un burn-out, il vous faut faire appel à des spé­cial­istes. Ce n’est pas le moment de démar­rer un accom­pa­g­ne­ment. Celui-ci a sa place en préven­tion, pour instau­r­er de bonnes habi­tudes après la rémis­sion d’un burn-out… ou tout sim­ple­ment si vous désirez retrou­ver plus de bien-être au quotidien.

J’espère que cet épisode vous aura don­né des idées pour alléger con­crète­ment votre charge men­tale et éloign­er l’épuisement pro­fes­sion­nel. Si vous ne les avez pas encore écoutés, je vous invite à décou­vrir les témoignages com­men­tés de Séver­ine, Phoenix et Pauline sur le burn-out du den­tiste. Enfin, pour ne pas louper les prochains épisodes et con­tenus thé­ma­tiques, décou­vrez la newslet­ter d’Entretien avec un den­tiste.

Je remer­cie :

  • Pauline Bus­si @lesonlibre pour son montage ;
  • Orso Dar­gent pour l’illustration ;
  • Sarah Boom (com­po­si­tion) et Maxime Wathieu (pro­duc­tion, arrange­ment et mix­age) pour la musique ;
  • Qat­si Marchan­deau pour la rédac­tion de l’article.

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